Le génogramme 3D

 

Il y a quelques semaines, j’ai proposé à une de mes patientes de faire un génogramme en 3D de son réseau familial.

Les consignes étaient simples :

  • Représenter les membres de sa famille par des objets qui les évoquent.
  • Disposer les objets dans la pièce (ici c’était le jardin, car il y avait du monde) en fonction de la proximité ou l’éloignement des liens entre chaque personne.
  • Se situer dans la pièce (une des grandes questions de cette patiente est de trouver sa place dans la famille) et observer en 360° l’ensemble du tableau et rester attentif ce qui se passe en soi.
  • Pour finir, prendre un objet pour se représenter elle-même, le disposer à sa place et faire le tour de la pièce (ou du jardin) en regardant le tableau depuis la perspective de chaque participant.

C’est un bel exemple d’exercice de changement de perspective, impliquant les perspectives spatiale et identitaire.

Figurez-vous que ma patiente s’est retrouvée bien ennuyé. Elle ne savait pas où mettre son mari, une vieille bouteille en plastique sans bouchon. Elle le tenait en main et s’est mise à rire à la pensée : « Mais quelle place je vais bien donner à ce vieux brol dans ma vie ? ». C’est une question que nous évoquons maintenant dans notre suivi beaucoup plus que la question de sa place à elle.

Outre le fait d’y voir un peu plus clair sur la façon dont elle se positionne et donc la place qu’elle occupe, celle qu’on lui donne, celle qu’elle veut bien prendre et celle qu’on lui impose ; elle se pose maintenant une question formulée spontanément de façon bien plus agentique : « Quelle place je vais donner à mon mari dans ma vie ? ».

Cet exercice a permis de me mettre en évidence l’importance du contexte dans chaque relation ou encore la dimension du système dynamique vivant des relations : C’était très difficile pour elle de positionner tout le monde de façon fixe dans l’espace. Car en fonction de la personne qu’elle plaçait dans l’espace, les autres devaient bouger également : Le fils de son mari est proche de sa belle-sœur, sauf quand sa femme est dans l’équation, ce qui implique un retrait de la part de son mari … Ne vous en fait pas, je n’ai pas bien compris non plus lorsqu’elle me l’a raconté, mais cela faisait sens dans son esprit.

Cet exercice est aussi réalisable en prenant comme objet d’analyse les relations au travail ou encore les parties de soi en présence, lorsque votre client a du monde dans sa tête.

 

Egide Altenloh
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