Cette remarque arrive parfois à mes oreilles de la part des supervisés. Pourquoi cela ne marche pas aussi bien qu’en formation ?
Souvent, c’est une question d’entrainement à la pratique. Plus vous pratiquez la technique des chaises, plus vous vous améliorez, plus vous devenez efficace à son accomplissement.
Il n’y a pas de secret. Quelques recettes de cuisine, à la limite. Mais rien de bien sorcier.
Adhésion du patient
La toute première chose est d’obtenir l’adhésion du patient pour pratiquer cette technique.
Ici, ce qui fonctionne le mieux est de mettre en évidence la nécessité que les deux parties puissent avoir une discussion, qu’elles puissent percer l’abcès.
Dans le cas d’une chaise vide, de mettre en évidence que le patient a encore des choses à dire ou à faire par rapport au défunt ou à la personne absente.
Dans un cas comme dans l’autre, la technique des chaises doit devenir une évidence pour le patient.
Choix des chaises
Lorsque vous commencez l’exercice des chaises, on laisse traditionnellement le patient sur sa chaise et on installe une chaise en face. C’est parfois là que ça bloque. Si le patient est sous l’emprise implacable d’une partie de soi néfaste pour lui, il est parfois préférable de laisser cette partie sur la chaise du patient et de mettre la représentation que le patient à de lui-même, la partie contrôlée, sur l’autre chaise (et symboliquement, si l’exercice est arrivé à une conclusion raisonnable, proposer à la partie forte de laisser sa place à la partie faible).
Pas de méta
Vous, thérapeute, vous n’êtes là que pour faciliter le processus de discussion, c’est votre seul et unique rôle. Vous n’intervenez pas (sauf exception comme dans l’interview de la part d’ombre). Vous reformulez les phrases du patient, à la première et à la seconde personne, comme si vous étiez le patient s’adressant à sa part d’ombre ou l’inverse. Vous ne parlez pas à l’une des parties en tant que thérapeute, sauf pour dire : « essayez de lui dire … ».
Le moins de mots possible
Moins vous intervenez, mieux c’est.
Même si vous avez l’impression que cela ne tourne à rien (cela m’arrive parfois avec mes patients). Laissez faire le patient, laissez-lui développer l’exercice selon son propre rythme. Pour m’éviter d’intervenir lorsque je fais les chaises en ligne, je coupe mon micro. Cela me force à devoir l’allumer pour intervenir, ce qui me laisse un petit laps de temps pour évaluer la pertinence de mon intervention. Souvent j’ouvre le micro, j’ouvre la bouche et … je referme le micro sans rien dire.
Le patient vous parle
Assez souvent, lorsque c’est la première fois que le patient fait l’exercice, il vous parle à vous de la façon suivante : » j’aimerais bien lui dire que … ».
Ne renforcez pas ces phrases par de l’attention.
Reformulez la phrase à la première et deuxième personne en regardant la chaise vide en face du patient et demandez-lui de faire la même chose.
Là, comme ça, c’est tout ce qui me vient.
Mais il est fort possible que cet article soit régulièrement mis à jour.
- La Fenêtre de Tolérance : Comprendre et Élargir Notre Capacité à Gérer le Stress - 4 juin 2024
- La Règle des 90 Secondes : Entre (pseudo)Science et Sensationnalisme - 29 février 2024
- Gestion de la colère : le truc de l’élastique à cheveux - 30 janvier 2024