Le comportementalisme contemporaine part du principe que les émotions sont des expériences normales, saines, naturelles, humaines.
Ressentir une profonde détresse, une peur intense ou une honte palpable est humain. Tout être humain a un jour ressenti ou ressentira un jour ce type de sentiment. Ce n’est qu’une question de temps avant que cela ne se produise.
Certaines émotions, comme la joie, le contentement, l’intérêt sont agréables. D’autres émotions le sont moins. Celles-ci ne sont pas agréables à dessein. La fonction de l’aversivité du ressenti des émotions négatives est dépendante de son contexte d’émergence.
Par exemple, dans une situation qui met en danger l’intégrité physique de notre organisme, celui-ci déclenche une réaction qu’il a sélectionné via l’évolution. Si cette réaction fut sélectionné par l’évolution, c’est qu’elle a eu une efficacité significative en termes de préservation de l’intégrité physique dans des situations similaires antérieures, chez nos ancêtres. Une réaction de cet ordre est la peur. Celle-ci attire notre attention sur l’objet de notre environnement qui l’a déclenché. Elle active notre organisme de façon à maximiser notre fuite de différentes manières. Par exemple, elle nous rend plus léger en vidant notre vessie, elle nous rend plus efficace à la course en dirigeant notre sang vers les membres inférieurs …
La tristesse, la honte, la colère ont également une certaine utilité.
La tristesse nous amène à nous recentrer sur les éléments de la situation qui nous posent problème, elle mobilise notre réseau social afin qu’il nous vienne en aide en déclenchant l’empathie de nos proches.
La honte a une fonction normative du comportement social.
La colère nous signal qu’il existe dans notre environnement des obstacles à la réalisation de certains de nos objectifs. La colère nous donne la force nécessaire pour modifier notre environnement dans le sens de la réalisation de nos objectifs.
Et ainsi de suite : chaque émotion active ou désactive des programmes adaptatifs pertinents par rapport à la situation qui la déclenche. Ces «programmes adaptatifs» sont des comportements ou des tendances à l’action (sensation d’urgence à agir d’une certaine manière) destinés à agir sur notre environnement d’une façon spécifique.
Il est donc normal de ne pas aimer avoir peur, de ne pas aimer avoir honte, ni même être triste : ces émotions sont construites pour qu’on ne les aiment pas.
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